L'évolution de la société, tant sur le plan démographique que sur celui des modes de vie, a conduit à développer récemment la réflexion sur la grand-parentalité, en particulier sur la place et le rôle qu'ont, doivent ou peuvent avoir, les grands-parents. Les approches se concentrent cependant sur nos sociétés occidentales contemporaines, avec la conviction que les problématiques y sont spécifiques. Les questionnements méritent pourtant d'être posés sur la longue durée, pour mieux saisir les permanences et les mutations - nullement linéaires -, ainsi que la diversité des situations - en fonction notamment du type d'organisation familiale - et de leur appréhension lorsqu'elles posent problème. Cette journée d'études entend y contribuer en se focalisant sur la question du patrimoine, envisagée dans une approche pluridisciplinaire, du point de vue historique et juridique, depuis l'Antiquité à nos jours. Dans quelle mesure le patrimoine - foncier et mobilier, mais aussi symbolique (à l'image du nom) - est-il créateur de liens - matériels, personnels, mémoriels, etc. - entre grands-parents et petits-enfants ? Pourquoi et comment ? Ces liens concernent-ils indifféremment tous les grands-parents et l'ensemble des petits-enfants ? Ces relations sont-elles intéressées - guidées par le désir des uns de transmettre et celui des autres d'en hériter - ou se doublent-elles de véritables liens affectifs ? Le patrimoine peut-il être source de conflits intergénérationnels mais aussi intragénérationnels, qu'il s'agisse de la génération des grands-parents ou de celle des petits-enfants ? Comment la génération intermédiaire des parents se positionne-t-elle face à ces enjeux ?