Dès leur origine, les comics de super-héros présentent des personnages féminins iconiques, à l’exemple de Wonder Woman, sans doute la plus connue, créée en 1941. Par son rôle de super-héroïne, elle est appelée à l’action et au combat, de plus en plus au fil des créateurs qui n’en font plus un objet de fantasmes mais bien un des personnages les plus puissants de l’univers DC Comics. Si l’archétype du super-héros semble encore considéré comme masculin, les nombreux personnages féminins, que ce soient des héroïnes ou des super-vilaines, impliquent une représentation violente. Pour autant, doit-on voir dans chaque affrontement une représentation des violences bien réelles faites aux femmes ? Ou la fiction super-héroïque peut-elle s’affranchir de cette problématique pour n’être qu’un divertissement (un argument souvent affirmé par ses détracteurs qui considèrent que cela lui retirerait toute valeur) ? Il faut ici se demander quelles sont les limites de la représentation d’une femme combattante et combattue dans les comics mainstream. La question des violences conjugales est parfois abordée frontalement : du cas Hank Pym frappant sa femme Janet dans Avengers n°213 (novembre 1981) au personnage d’Harley Quinn à qui il faut plus de deux décennies pour s’émanciper d’un Joker tortionnaire. Les comics mainstream de super-héros nous apparaissent pertinents sur ces questions parce qu’ils reposent le plus souvent sur un affrontement physique. Il est aussi à noter qu’ils accompagnent rapidement les changements sociétaux et que nombre d’auteurs montrent aujourd’hui leur volonté de mieux prendre en compte et représenter la force des femmes, même si cela ne transparaît pas toujours dans le processus transmédiatique et dans la part la plus visible des univers Marvel et DC Comics.