Suite à la crise économique et financière qui a plongé l’Espagne dans la récession au cours de l’année 2008, nombreuses ont été les répercussions socio-économiques ayant eu un impact négatif sur le niveau de vie de la population espagnole. Depuis lors, un combat citoyen se livre dans les rues, les places et les logements vides, mais aussi au coeur même des organismes financiers et des institutions politiques locales et nationales. Il s’agit du combat pour la défense du droit au logement et de la justice sociale mené par la Plateforme des victimes de l’hypothèque, un collectif regroupant des personnes expulsées de leur logement ou menacées d’expulsion, ainsi que ceux qui les soutiennent. En quelques années seulement, ce mouvement populaire – né à Barcelone en 2009 – parvient à faire entendre la voix des plus démunis auprès des banques et des pouvoirs publics et soulève une immense vague de soutien et de solidarité qui changera à jamais les paysages contestataires et politiques espagnols. Notre communication visait à apporter quelques pistes de réflexion permettant de saisir les principaux traits qui caractérisent ce collectif. L’identité des agents mobilisés, les formes d’organisation mises en place, les revendications et les répertoires de protestation utilisés ont ainsi été successivement analysés. Elle s’interrogeait également sur les résultats obtenus par le groupe et les répercussions immédiates qu’ils ont eues sur ses stratégies de mobilisation.