Cette communication propose la présentation de l’étude d’un projet mené par la ville d’Arras. Il est question de participer à la réinsertion d’un public en situation de grande précarité en proposant la pratique d’activités physiques, sportives et artistiques (APSA), en complément d’un dispositif de réinsertion sociale. Des activités dont la mobilisation permettrait de rétablir un lien social fragilisé - voire rompu (Paugam, 2017) -, l’inclusion et le bien-être de personnes subissant « l’absence d’une ou plusieurs des sécurités » (Wresinski, 1987, 14). Notre étude se situe dans l’analyse du dispositif, dans l’identification des effets des APSA sur ce public ainsi que la conditionnalité de ces effets. Si la contribution du sport à l’insertion des individus a parfois été démontrée scientifiquement et dans certaines circonstances, il faut « relativiser et [en] contextualiser les effets » (Gasparini, 2008, 11) en analysant le public en question, en saisissant le sens de la pratique d’APSA auprès de la population et sa contribution réelle au lien social. Une démarche ethnographique a donc été privilégiée : entretiens compréhensifs (Kaufmann, 2016) avec les différents acteurs du dispositif ; observations des séances dans trois associations différentes d’accueil de sans-abris ou d’anciens sans-abris de janvier à juin 2022 ; entretiens directifs et biographiques (Dubar et Demazière, 1997) avec certains participants pour expliquer ce qui les amène, plus que d’autres, à s’investir dans la pratique d’APSA. L’objet de cette communication sera donc d’aborder la méthodologie mobilisée et les résultats obtenus.